Oeuvres
1968 - 1995
|
L'œuvre de Jean-Claude Vignes frappe tout d'abord par sa beauté formelle, sa facture classique, sa virtuosité sans
ostentation. Jean-Claude Vignes fut surtout un grand maître du
dessin. A partir de 1974-75. après la période des assemblages et des reliefs peints qui relèvent de préoccupations artistiques assez courantes dans les années 60 et 70. il réalise de multiples séries dessinées qui s'enchaînent et découlent l'une de l'autre :
frottages, papiers
froissés, fragments de corps, vêtements,
coussins creusés par le poids d'un corps, têtes de
poisson...
Par la fragmentation, le cadrage et la mise en page, par l'agrandissement du motif et la précision du détail, il vide les formes de leur sens habituel et confère à ses sujets une signification subjective et poétique qui transcende le réalisme apparent. Ce n'est jamais aux choses que l'artiste s'intéresse, mais à leur enveloppe lumineuse, aux textures de leur surface où la lumière crée de changeant mirages.
Vers le début des années 90, Jean-Claude Vignes abandonne progressivement la plume, les encres et, le papier pour les pinceaux, la peinture et le bois comme support - de vieilles planches irrégulières et érodées par le temps. Il réalise alors la longue
série des têtes d'ail, qui renouvelle le genre de la nature morte en cette fin de XXe siècle, et de nombreux
paysages où le vertige du vide, le poids des cieux immenses et, tumultueux, font entendre la voix du destin.
Manuel Jover
|
|